
« Tais-toi ! Sors de cet homme. » Jésus s’adresse avec autorité à l’esprit impur. Il ne lui permet aucune réplique. Tout comme il n’admettra aucune contradiction de la part de Pierre, son disciple, quand celui-ci tentera à le détourner de la mission salvifique que lui a confiée le Père : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mc 8, 33). L’autorité de Jésus est celle du bien sur le mal, celle de l’amour sur le péché, celle de Dieu sur Satan.
Jésus démasque le mal. Sa seule présence est insupportable à ceux qui pactisent avec l’Adversaire. Pourquoi cela ? Parce que la douce lumière du Christ — précisément parce qu’elle est Lumière —, met à jour l’hypocrisie, les entourloupes, les manigances des alliés de Satan, cette « engeance de vipères » (Mt 12, 34), ces « tombeaux blanchis » (Mt 23, 27), qui entraînent dans leur chute les plus faibles des enfants de Dieu.
La parole de Jésus a le tranchant du scalpel pour les complices des ténèbres, mais elle est pleine de compassion, de compréhension, de tendresse pour celles et ceux qui cherchent, en dépit de leurs fragilités bien réelles, à retrouver le chemin du salut. La Parole reste ferme, mais elle est pleine de douceur : « Va et désormais ne pèche plus ! » (Jn 8, 11).
L’autorité de Jésus jamais n’écrase le pauvre ni l’humilié. Elle le relève. Et si elle s’abat avec force sur l’orgueilleux, c’est encore un acte de miséricorde, une manifestation ultime de l’amour du Seigneur pour conduire le pécheur à la conversion et au salut.